(Sacrifice) Antiquité. Les Romains avaient coutume d'offrir aux dieux des sacrifices sanglans ou non-sanglans, à la mort de leurs parents et de leurs amis ; l'Histoire en fait mention, et les monuments qui représentent en sculpture ou en gravure, ces marques de la piété et de la tendresse des vivants envers les morts, ne sont pas rares dans les cabinets des Curieux. Le Roi de France possède une agathe onyx, dont la gravure peut en augmenter le nombre : on y voit sous le tait d'un bâtiment rustique, et tel qu'on les construisait dans l'enfance de l'Architecture, une femme nue vis-à-vis d'un autel, sur lequel est allumé le feu sacré. Elle parait occupée d'un sacrifice qu'elle offre aux dieux infernaux, avant que de placer dans la tombe l'urne qu'elle porte, et qui sans-doute est remplie des cendres de quelqu'un qu'elle a aimé. Derrière elle, est posé sur une colonne un vase rempli de fleurs ; car c'était une pratique usitée, et même une pratique religieuse, d'en répandre sur les tombeaux : purpureos spargam flores, dit Virgile, au sujet de la mort de Marcellus ; et saltem fungar inani munere. (D.J.)
S. m. (Sacrifice des Païens) taurobolium, mot composé de , taureau, et de effusion ; effusion du sang d'un taureau. Espèce de sacrifice expiatoire et purificatoire du paganisme, dont on ne trouve point de trace avant le règne d'Antonin, et dont l'usage parait avoir cessé sous les empereurs Honorius et Théodose le jeune ; mais comme c'est une des plus bizarres et des plus singulières cérémonies du paganisme, je crois qu'on ne sera pas fâché de la connaître. Prudence qui pouvait l'avoir vue, nous la décrit assez au long.