S. f. (Histoire moderne) c'est, en vieux langage, l'armure des chevaux des anciens chevaliers et soldats qui étaient équipés de tout point ; elle était de fer ou de cuir, et couvrait le cou, le poitrail, et les épaules du cheval ; c'est ce qu'on appelait equi cataphracti. (G)
BARDE ou PANNEAU, (Manège et Sellier) longue selle qui n'a ni fer, ni bois, ni arçons, et qui est faite de grosse toîle piquée et bourrée. Grison et plusieurs autres auteurs Italiens veulent qu'on se serve au manège d'une bardelle pour les poulains, et d'un caveçon à mettre sous leur nez ; c'est une invention qui ne sert qu'à perdre le temps ; on appelle en Italie ceux qui trottent les poulains en bardelle, cavalcadours ou scozzoni. (V)
S. m. (Histoire moderne) nom de dignité, homme qui a une baronie. Voyez BARONIE. Baron est un terme dont l'origine et la première signification est fort contestée. Quelques-uns veulent qu'il signifie originairement , homme ; d'autres un héros, un homme brave ; ceux-ci libertinus, un affranchi ; ceux-là, un grand homme, un homme riche ; d'autres, un vassal. Menage le fait venir de baro, que nous trouvons employé dans le temps de la pureté de la langue Latine, pour vir, homme brave, vaillant homme. Delà vint, suivant cet auteur, que ceux qui avaient leur place auprès du roi dans les batailles, furent appelés barones, ou les plus braves de l'armée. Comme les princes récompensent ordinairement la bravoure et la fidélité de ceux qui les environnent, par quelques fiefs, ce mot fut ensuite employé pour désigner quelques hommes nobles, qui tenaient un fief immédiatement du roi. Isidore, et après lui Cambden, regardent ce terme comme un mot qui a signifié dans son origine, un soldat mercenaire. MM. de P. R. le font venir de , poids ou autorité. Cicéron emploie le mot de baro, pour marquer un homme stupide, brutal. Les anciens Allemands parlent d'un baron comme nous d'un vilain ; et les Italiens nomment barone, un gueux, un mendiant. M. de Marca fait venir baron du mot Allemand bar, homme, ou homme libre : d'autres en vont chercher l'étymologie dans les langues Hébraïque, Gauloise, Celtique : mais l'opinion la plus probable est qu'il vient de l'Espagnol varro, homme brave, noble. C'est de-là que les femmes appellent barons leurs maris ; de même que les princes, leurs fermiers. Dans les lois Saliques, comme elles viennent des Lombards, le mot baron signifie un homme en général ; et l'ancien glossaire de Philomenes traduit baron , homme.
ou BACHI, s. m. (Histoire moderne) chez les Turcs, joint à un mot qui le précéde, signifie le chef ou le premier d'un corps d'officiers du serrail. Ainsi bogangi bachi signifie le chef des fauconniers, et bostangi bachi le chef des jardiniers, ou sur-intendant des jardins du grand seigneur.
ou BEG, s. m. (Histoire moderne) est le gouverneur d'un pays ou d'une ville dans l'empire des Turcs : les Turcs écrivent begh ou bek ; mais ils prononcent bey, qui signifie proprement seigneur, et s'applique en particulier suivant l'usage à un seigneur d'un étendard qu'ils appellent dans la même langue sangiakbeg ou bey : sangiasek, qui chez eux signifie étendard ou bannière, marque celui qui commande en quelque partie considérable d'une province, et qui a un grand nombre de spahis ou de cavalerie sous ses ordres.
adj. pl. pris subst. (Histoire moderne) Les Anglais ont fait un substantif de cet adjectif François ; et c'est ainsi qu'ils appellent les hommes occupés de toutes les minuties qui semblent être du seul ressort des femmes, comme les habillements recherchés, le goût des modes et de la parure ; ceux, en un mot, à qui le soin important de l'extérieur fait oublier tout le reste. Les beaux sont en Angleterre, ce que nos petits-maîtres sont ici ; mais les petits-maîtres de France possèdent l'esprit de frivolité, et l'art des bagatelles et des jolis riens, dans un degré bien supérieur aux beaux de l'Angleterre. Pour corriger un petit-maître Anglais, il n'y aurait peut-être qu'à lui montrer un petit-maître François : quant à nos petits-maîtres Français, je ne crois pas que tout le phlegme de l'Angleterre puisse en venir à bout.