ou FACTORIE, s. f. (Grammaire) lieu où réside un facteur, bureau dans lequel un commissionnaire fait commerce pour ses maîtres ou commettants. Voyez FACTEUR, COMMISSIONNAIRE, COMMETTANT.
On appelle ainsi dans les Indes orientales et autres pays de l'Asie où trafiquent les Européens, les endroits où ils entretiennent des facteurs ou commis, soit pour l'achat des marchandises d'Asie, soit pour la vente ou l'échange de celles qu'on y porte d'Europe.
adj. (Grammaire) c'est un terme qui désigne, au simple, la sensation que font sur les organes du gout, les farines de froment, d'orge, de seigle, et autres, délayées seulement avec de l'eau. On l'a appliqué, au figuré, aux personnes, aux ouvrages, et aux discours : un fade personnage ; un fade éloge ; une ironie fade. De fade on a fait fadeur.
v. act. (Grammaire) Excepté les auxiliaires être et avoir, il n'y a peut-être aucun autre verbe dont l'usage soit plus étendu dans notre langue que celui du verbe faire. Etre désigne l'existence et l'état ; avoir, la possession ; et faire, l'action. Nous n'entrerons point dans la multitude infinie des applications de ce mot ; on les trouvera aux actions auxquelles elles se rapportent.
FAIRE, verbe qui, dans le Commerce, a différentes acceptions, déterminées par les divers termes qu'on y joint, et dont voici les principales.
ou celui qui fait (voyez FAIT), s. m. Grammaire Dans notre langue on ajoute après ce substantif la sorte d'ouvrage, lorsqu'on ne peut désigner par un seul mot l'ouvrage et l'ouvrier, ou lorsqu'on affecte de les séparer par mépris : dans le premier cas on dit un faiseur d'instruments de musique, un faiseur d'instruments de mathématiques, un faiseur de métier à bas, un faiseur de bas au métier, etc. et dans le second, un faiseur de vers, un faiseur de phrases, etc. C'est ainsi que l'incapacité ou l'envie réussit à donner un air mécanique à la Poésie et à l'Art oratoire, et à avilir aux yeux des imbéciles, l'homme de génie qui s'en occupe.
S. f. (Grammaire) signifiait autrefois l'imagination, et on ne se servait guère de ce mot que pour exprimer cette faculté de l'âme qui reçoit les objets sensibles. Descartes, Gassendi, et tous les philosophes de leur temps, disent que les espèces, les images des choses se peignent en la fantaisie ; et c'est de-là que vient le mot fantôme. Mais la plupart des termes abstraits sont reçus à la longue dans un sens différent de leur origine, comme des instruments que l'industrie emploie à des usages nouveaux. Fantaisie veut dire aujourd'hui un désir singulier, un goût passager : il a eu la fantaisie d'aller à la Chine : la fantaisie du jeu, du bal, lui a passé. Un peintre fait un portrait de fantaisie, qui n'est d'après aucun modèle. Avoir des fantaisies, c'est avoir des gouts extraordinaires qui ne sont pas de durée. Voyez l'article suivant. Fantaisie en ce sens est moins que bizarrerie et que caprice. Le caprice peut signifier un dégoût subit et déraisonnable. Il a eu la fantaisie de la musique, et il s'en est dégouté par caprice. La bizarrerie donne une idée d'inconséquence et de mauvais gout, que la fantaisie n'exprime pas : il a eu la fantaisie de bâtir, mais il a construit sa maison dans un goût bizarre. Il y a encore des nuances entre, avoir des fantaisies et être fantasque : le fantasque approche beaucoup plus du bizarre. Ce mot désigne un caractère inégal et brusque. L'idée d'agrément est exclue du mot fantasque, au lieu qu'il y a des fantaisies agréables. On dit quelquefois en conversation familière, des fantaisies musquées ; mais jamais on n'a entendu par ce mot, des bizarreries d'hommes d'un rang supérieur qu'on n'ose condamner, comme le dit le dictionnaire de Trévoux : au contraire, c'est en les condamnant qu'on s'exprime ainsi ; et musquée en cette occasion est une explétive qui ajoute à la force du mot, comme on dit sottise pommée, folie fieffée, pour dire sottise et folie complete . Article de M. DE VOLTAIRE.