- Détails
- Écrit par : Jean-Jacques Rousseau (S)
- Catégorie : Grammaire
GAI, en Musique, se dit du mouvement d'un air, et répond au mot italien allegro. Voyez ALLEGRO.
Ce mot peut aussi s'entendre du caractère de la musique, indépendamment du mouvement. (S)
GAI, couleurs gaies, en Peinture, ne se dit guère qu'en parlant du paysage, pour exprimer la sérénité de l'air qui règne dans un tableau.
GAI, en termes de Blason, se dit d'un cheval nud et sans harnais.
- Clics : 1332
- Détails
- Écrit par : Voltaire
- Catégorie : Grammaire
La belle fut bien atornée
Et d'un filet d'or galandée.
Il est probable que le gala des Italiens et le galan des Espagnols, sont dérivés du mot gal, qui parait originairement celtique ; de-là se forma insensiblement galant, qui signifie un homme empressé à plaire : ce mot reçut une signification plus noble dans les temps de chevalerie, où ce désir de plaire se signalait par des combats. Se conduire galamment, se tirer d'affaire galamment, veut même encore dire, se conduire en homme de cœur. Un galant homme, chez les Anglais, signifie un homme de courage : en France, il veut dire de plus, un homme à nobles procédés. Un homme galant est tout autre chose qu'un galant homme ; celui-ci tient plus de l'honnête homme, celui-là se rapproche plus du petit-maître, de l'homme à bonnes fortunes. Etre galant, en général, c'est chercher à plaire par des soins agréables, par des empressements flatteurs. Voyez l'article GALANTERIE. Il a été très-galant avec ces dames, veut dire seulement, il a montré quelque chose de plus que de la politesse : mais être le galant d'une dame, a une signification plus forte ; cela signifie être son amant ; ce mot n'est presque plus d'usage aujourd'hui que dans les vers familiers. Un galant est non-seulement un homme à bonne fortune ; mais ce mot porte avec soi quelque idée de hardiesse, et même d'effronterie : c'est en ce sens que la Fontaine a dit :
- Clics : 1430
- Détails
- Écrit par : Nicolas Beauzée et Douchet (E.R.M.)
- Catégorie : Grammaire
" Lorsque dans un livre écrit en latin, dit le dictionnaire de Trévoux sur ce mot, on trouve beaucoup de phrases et d'expressions qui ne sont point du-tout latines, et qui semblent tirées du langage français, on juge que cet ouvrage a été fait par un français ; on dit que cet ouvrage est plein de gallicismes ". Cette manière de parler semble indiquer que le mot gallicisme est le nom propre d'un vice de langage, qui dans un autre idiome vient de l'imitation gauche ou déplacée de quelque tour propre à la langue française ; qu'un gallicisme en un mot est une espèce de barbarisme. On ne saurait croire combien cette opinion est commune, et combien on la soupçonne peu d'être fausse : elle a même surpris la sagacité de cet illustre écrivain, que la mort vient d'enlever à l'Encyclopédie ; ce grammairien créateur à qui nous avons eu la témérité de succéder, sans jamais oser nous flatter de pouvoir le remplacer ; ce philosophe exact et profond qui a porté la lumière sur tous les objets qu'il a traités, et dont les vues répandues abondamment dans les parties qu'il a achevées, feront le principal mérite de celles que nous avons à remplir ; en un mot M. du Marsais lui-même parait n'avoir pas été assez en garde contre l'impression de ce préjugé. Voici comme il s'explique à l'article ANGLICISME. " Si l'on disait en français fouetter dans de bonnes mœurs (whip into good manners), au lieu de dire fouetter afin de rendre meilleur, ce serait un anglicisme ". Ne semble-t-il pas que M. du Marsais veuille dire que le tour anglais n'est anglicisme que quand il est transporté dans une autre langue ? C'est une erreur manifeste, et que ceux même qui paraissent l'insinuer ou la répandre ont sentie : la définition que les auteurs du dictionnaire de Trévoux ont donnée du mot gallicisme, et celle que M. du Marsais a donnée du mot anglicisme, en fournissent la preuve.
- Clics : 2772
- Détails
- Écrit par : Denis Diderot (*)
- Catégorie : Grammaire
GARDE ou GARDIEN, s. m. (Histoire ecclésiastique) nom qu'on trouve dans les auteurs ecclésiastiques appliqué à différentes personnes chargées de diverses fonctions.
1°. On appelait gardes ou gardiens des églises, custodes ecclesiarum, certaines personnes spécialement chargées du soin et des réparations des églises. Bingham croit que c'étaient les mêmes officiers, qu'on nommait communément portiers, ce qui parait revenir à ce que nous appelons marguilliers ou fabriciens. C'étaient des économes ou des administrateurs qui veillaient à la régie des biens temporels de l'Eglise. Le même auteur remarque dans un autre endroit que ces gardiens recevaient non-seulement les revenus des églises, mais encore en gardaient les trésors, les vases, l'argenterie ; qu'ils n'étaient pas tirés du clergé, mais d'entre les principaux du peuple, et quelquefois du corps des magistrats. On a une lettre de S. Augustin à l'église d'Hippone, intitulée clero, senioribus et universae plebi ; et M. Laubepine dans ses notes sur Optat, fait aussi mention de ces anciens ou gardiens des églises. Peut-être était-ce en Afrique la même charge que celle des défenseurs en Orient et en Europe. Voyez DEFENSEURS.
- Clics : 2730
- Détails
- Écrit par : Jacques-François Blondel (P)
- Catégorie : Grammaire
GARNI, s. m. (Chimie) enduit qu'on applique dans l'intérieur d'un fourneau de tôle pour y conserver la chaleur, et pour le garantir de l'action du feu ; cet enduit se fait ordinairement d'un pouce ou d'un pouce et demi d'épais : la composition qu'on emploie à ce sujet est de l'argîle bien lavée et nettoyée des matières étrangères qu'elle peut contenir, à laquelle on ajoute du sable, ou du verre pilé, ou des caillous calcinés, ou des creusets cassés, ou enfin des substances apyres, mais non crétacées ; on en fait une pâte ferme qu'on détrempe ensuite avec du sang de bœuf, étendu de trois ou quatre parties d'eau. Avant que de l'appliquer on garnit le dedans du fourneau de clous qu'on y rive, ou bien de petits morceaux de tôle qu'on y cloue, et l'on en humecte les parois d'une détrempe claire d'argîle ; à mesure qu'il seche on le casse avec un maillet, afin que les gersures soient en moindre quantité et moins considérables : et quand il est bien sec, on y passe une détrempe composée d'un peu d'argile, de verre pilé et de minium pour en vitrifier l'extérieur ; on répare avec la même composition les trous qui peuvent s'y faire ; on y allume un petit feu pour le secher peu-à-peu. Article de M. DE VILLIERS.
- Clics : 1611