(TOUR D') Histoire anc. le monument le plus magnifique qu'Hérode le Grand ait élevé : c'était une tour régulière et forte, à laquelle il donna le nom d'Antoine son ami : elle fut bâtie sur la montagne de Jérusalem, appelée auparavant Bari. Elle était couverte de haut-en-bas de marbre blanc ; l'approche en était défendue par un mur de trois coudées de haut ; l'espace depuis ce mur jusqu'à la tour, était de quarante : on avait pratiqué en-dedans, des salles, des appartements, et des bains : on la pouvait regarder comme un beau palais rond, accompagné à égale distance, de quatre autres tours, dont trois avaient cinquante coudées de haut ; et la quatrième qu'occupait l'angle du midi et de l'orient, en avait soixante-dix. Il y avait aux endroits où ces tours joignaient les galeries du temple, des degrés à droit et à gauche, d'où les soldats romains observaient le peuple dans les jours de fêtes, pour l'empêcher de former quelqu'entreprise. Le temple était comme la citadelle de la ville ; l'Antonia était comme celle du temple. L'adresse de vingt soldats, d'une enseigne, et d'un trompette de l'armée de Tite, exécuta ce que cent mille hommes eussent tenté vainement : ces vingt-deux braves, à la faveur de la nuit, rassemblèrent les ruines des murs de la ville, et les élevèrent à la hauteur de la tour, dans laquelle ils entrèrent par ce moyen, tuèrent la garde, et donnèrent le signal au reste de l'armée, qui s'approcha de la tour : on employa sept jours à la démolir : avant sa ruine et celle de Jérusalem, on y gardait les ornements pontificaux : quand le grand sacrificateur voulait s'en servir, ce qui n'arrivait qu'une fois l'an, le dixième de la lune de Septembre, les Romains les donnaient à condition qu'ils seraient rapportés après la cérémonie. Josephe, Ant. liv. XX.
adj. pris subst. (Histoire ancienne) fête que les Athéniens célébraient en l'honneur de Minerve. Erichtonius troisième roi d'Athènes l'avait instituée ; lorsque Thésée eut rassemblé les douze bourgades de l'Attique pour en former une ville, la fête célébrée par tous les peuples réunis prit le nom de Panathénées. Voyez PANATHENEES. (G)
S.m. (Histoire ancienne) sorte de gladiateurs qui combattaient les yeux fermés, soit qu’ils les eussent couverts d’un bandeau, soit qu’ils portassent une armure de tête qui se rabattait sur leur visage. Quelques Auteurs dérivent ce mot du Grec ἀναϐάτης, en Latin ascensor, parce que les gladiateurs dont il s’agit, combattaient à cheval, ou montés sur un char. (G)
S. m. plur. (Histoire ancienne) peuples inconnus qui vinrent dans la Dace offrir du secours aux Romains, à condition qu'on leur accorderait des terres ; ils furent alors refusés : mais Marc-Aurele accepta leurs offres l'an 170 de J. C. et ils se battirent contre les ennemis de l'empire.
S. m. (Histoire ancienne) sénat d'Athènes ainsi nommé d'une colline voisine de la citadelle de cette ville consacrée à Mars, des deux mots Grecs , bourg, place, et , le Dieu Mars ; parce que, selon la fable, Mars accusé du meurtre d'un fils de Neptune, en fut absous dans ce lieu par les juges d'Athènes. La Grèce n'a point eu de tribunal plus renommé. Ses membres étaient pris entre les citoyens distingués par le mérite et l'intégrité, la naissance et la fortune ; et leur équité était si généralement reconnue, que tous les états de la Grèce en appelaient à l'aréopage leurs démêlés, et s'en tenaient à ses décisions. Cette cour est la première qui ait eu droit de vie et de mort. Il parait que dans sa première institution, elle ne connaissait que des assassinats : sa juridiction s'étendit dans la suite aux incendiaires, aux conspirateurs, aux transfuges ; enfin à tous les crimes capitaux. Ce corps acquit une autorité sans bornes, sur la bonne opinion qu'on avait dans l'Etat de la gravité et de l'intégrité de ses membres. Solon leur confia le maniement des deniers publics, et l'inspection sur l'éducation de la jeunesse ; soin qui entraîne celui de punir la débauche et la fainéantise, et de récompenser l'industrie et la sobriété. Les Aréopagites connaissaient encore des matières de religion : c'était à eux à arrêter le cours de l'impiété, et à venger les dieux du blasphème, et la religion du mépris. Ils délibéraient sur la consécration des nouvelles divinités, sur l'érection des temples et des autels, et sur toute innovation dans le culte divin ; c'était même leur fonction principale. Ils n'entraient dans l'administration des autres affaires, que quand l'état alarmé de la grandeur des dangers qui le menaçaient, appelait à son secours la sagesse de l'aréopage, comme son dernier refuge. Ils conservèrent cette autorité jusqu'à Periclès, qui ne pouvant être aréopagite, parce qu'il n'avait point été archonte, employa toute sa puissance et toute son adresse à l'avilissement de ce corps. Les vices et les excès qui corrompaient alors Athènes, s'étant glissés dans cette cour, elle perdit par degrés l'estime dont elle avait joui, et le pouvoir dont elle avait été revêtue. Les auteurs ne s'accordent pas sur le nombre des juges qui composaient l'aréopage. Quelques-uns le fixent à trente-un ; d'autres à cinquante-un, et quelques autres le font monter jusqu'à cinq cens. Cette dernière opinion ne peut avoir lieu que pour les temps où ce tribunal tombé en discrédit, admettait indifféremment les Grecs et les étrangers ; car, au rapport de Ciceron, les Romains s'y faisaient recevoir : ou bien elle confond les aréopagites avec les prytanes.