v. act. (Grammaire) c'est pratiquer une ouverture. Il se prend au simple et au figuré. On dit percer un mur, percer la foule, percer les nuits, percer dans le monde, percer un complot, etc.
PERCER, en terme de Boutonnier, c'est faire quatre trous les uns après les autres, à l'endroit tracé par la marque avec une pointe montée sur une mollette ou petite roue tournée dans la poupée avec la grande roue du rouet, au moyen de la corde, qui de l'une tombe sur l'autre. Voyez POINTES.
v. act. (Grammaire) c'est le corrélatif de conserver ; il marque la privation d'une chose précieuse qu'on possédait : perdre la vie, la santé, l'innocence ; perdre le sang, perdre une bataille ; perdre son père, sa mère, et ses amis ; perdre sur une marchandise ; perdre son temps. Il a quelques autres acceptions, comme dans ces phrases, il est perdu d'amour ; c'est un homme que je perdrai ; je le perds de vue ; il s'est perdu dans ces forêts ; j'ai perdu la confiance que j'avais en lui ; je perds le fil de son discours ; les idées se perdent, &c.
v. act. (Grammaire) corriger ses défauts, avancer vers la perfection ; rendre moins imparfait. On se perfectionne soi-même ; on perfectionne un ouvrage. L'homme est composé de deux organes principaux ; la tête organe de la raison, le cœur, expression sous laquelle on comprend tous les organes des passions ; l'estomac, le foie, les intestins. La tête dans l'état de nature, n'influerait presque en rien sur nos déterminations. C'est le cœur qui en est le principe ; le cœur d'après lequel, l'homme animal ferait tout. C'est l'art qui a perfectionné l'organe de la raison ; tout ce qu'il est dans ces opérations est artificiel ; nous n'avons pas eu le même empire sur le cœur ; c'est un organe opiniâtre, sourd, violent, passionné, aveugle. Il est resté, en dépit de nos efforts, ce que la nature l'a fait ; dur ou sensible, faible ou indomptable, pusillanime ou téméraire. L'organe de la raison est comme un précepteur attentif, qui le prêche sans cesse ; lui, semblable à un enfant, il crie sans cesse ; il fatigue son précepteur qui finit par l'abandonner à son penchant. Le précepteur est éloquent, l'enfant au contraire n'a qu'un mot qu'il répète sans se lasser, c'est oui ou non. Il vient un temps où l'organe de la raison, après s'être épuisé en beaux discours, et instruit par expérience de l'inutilité de son éloquence, se moque lui-même de ses efforts ; parce qu'il sait qu'après toutes ses remontrances, il n'en sera pourtant que ce qu'il plaira au petit despote qui est là. C'est lui qui dit impérieusement, car tel est notre bon plaisir. C'est un long travail que celui de se perfectionner soi-même.