S. m. (Histoire moderne) chaise fermée en usage aux Indes, où elle doit son origine à la jalousie. Un chameau en porte deux, une de chaque côté. On y enferme les femmes pour les transporter d'un lieu dans un autre sans être vues.
S. m. (Histoire moderne) l'ordre militaire des Briciens fut institué, en 1366, par sainte Brigite reine de Suède ; sous le pontificat d'Urbain V. qui l'approuva, et lui donna la règle de S. Augustin. Cet ordre avait pour arme une croix d'azur, semblable à celle de Malte, et posée sur une langue de feu, symbole de foi et de charité. On y faisait vœu de combattre contre les hérétiques et pour la sépulture des morts, et l'assistance des veuves, des orphelins, et des hôpitaux. Toutes ces institutions sont plus recommandables par la pureté d'intention des personnes qui les ont instituées, les riches commanderies dont elles ont été dotées, la naissance et la piété de plusieurs de leurs membres, que par leur conformité avec l'esprit pacifique de l'Eglise, et de celui qui dit de lui-même, qu'il est si doux qu'il ne saurait éteindre la lampe qui fume encore. Voyez Fleuri, Discours sur les Religieux.
S. m. (Histoire moderne) vagabond qui court les campagnes pour piller et voler les passants. On donne quelquefois ce nom aux soldats mal disciplinés qui desolent les pays où ils font des courses, et qui n'attendent point l'ennemi pour le combattre. Ainsi les Hordes des Tartares, et ces pelotons d'Arabes qui insultent les voyageurs dans le Levant, ne sont que des troupes de brigands. On prétend que ce mot vient originairement d'une compagnie de soldats que la ville de Paris arma et soudoya en 1356, pendant la prison du roi Jean ; que toute cette troupe était armée de brigandines, sorte de cotte d'armes alors usitée ; et que les désordres qu'ils commirent leur acquirent le nom de brigands, qu'on appliqua ensuite aux voleurs de grand chemin. Borel le dérive de brugue, autre espèce d'armure ancienne faite de lames de fer jointes, et dont ces brigands se servaient comme de cuirasses. Juste Lipse le fait venir de bragantes, qui étaient des fantassins. Fauchet en trouve la racine dans brig ou brug, vieux mot Gaulois ou Tudesque, qui signifie un pont ; parce que, dit-il les ponts sont des lieux où l'on détrousse communément les passants. D'autres le tirent d'un nommé Burgand, qui désola la Guienne du temps de Nicolas premier. Et d'autres enfin de certains peuples appelés Brigantins ou Brigands, qui demeuraient sur les bords du lac de Constance, et pillaient tout le monde indifféremment, amis ou ennemis. (G)
S. f. (Histoire moderne) fête qui se célèbre à Aix en Provence la veille de S. Jean. On expose un oiseau dans un champ pendant quelques jours, on le tire à coups de fusil, et celui qui lui abat la tête est déclaré roi de la fête par les consuls et les autres magistrats. Le roi se choisit un lieutenant et un enseigne qui sont reçus à l'hôtel de ville. Ces trois officiers lèvent chacun une compagnie de mousquetaires, et se trouvent tous ensemble sur la place de la ville, où le parlement se rend aussi pour allumer le feu de la S. Jean. On fait remonter l'institution de cette fête jusqu'en 1256, lors du retour de Charles d'Anjou du voyage de la Terre-sainte. On tirait autrefois l'oiseau avec les flèches, qu'on a abandonnées depuis l'invention du fusil. Il y a apparence que le roi de la bravade jouit de quelques privilèges, quoiqu'on ne nous les dise pas. Dans toutes les villes de province où l'on tire l'oiseau, on donne le nom de roi à celui qui l'abat trois années de suite, et il est exempt des droits d'entrée et du logement des soldats.
S. m. (Histoire moderne) espèce de robe de dessus, que les Turcs nomment plus communément caftan : le grand-seigneur la donne par distinction aux ministres, bachas, ou autres officiers de la Porte, lorsqu'ils entrent en charge, pour récompense de quelque service extraordinaire, ou même pour quelque agréable nouvelle.