adj. pris sub. (Histoire moderne) nom que l'on donne aux familles descendues des premiers Espagnols qui s'établirent en Amérique, dans le Mexique. Elles sont beaucoup plus nombreuses que les familles espagnoles proprement dites et les mestines, les deux autres sortes de familles qu'on distingue dans ces contrées ; mais elles ne peuvent parvenir aux grandes dignités. Si cette politique est réelle, elle n'a pu manquer d'être suivie des inconvénients les plus fâcheux, comme d'exciter entre les habitants d'un même pays les dissensions et la haine, d'affoiblir l'attachement à la domination dans l'esprit des mécontens, et de tenir le gouvernement en alarmes, et toujours attentif aux differents mouvements d'un grand nombre de sujets dont il est peu sur.
S. m. plur. (Histoire moderne) on donne ce nom à une espèce d'hommes qui naissent dans le Vallais en assez grande quantité, et surtout à Sion leur capitale. Ils sont sourds, muets, imbecilles, presque insensibles aux coups, et portent des goêtres pendants jusqu'à la ceinture ; assez bonnes gens d'ailleurs, ils sont incapables d'idées, et n'ont qu'une sorte d'attrait assez violent pour leurs besoins. Ils s'abandonnent aux plaisirs des sens de toute espèce, et leur imbecillité les empêche d'y voir aucun crime. La simplicité des peuples du Vallais leur fait regarder les Cretins comme les anges tutélaires des familles, et ceux qui n'en ont pas se croient assez mal avec le ciel. Il est difficîle d'expliquer la cause et l'effet du Cretinage. La malpropreté, l'éducation, la chaleur excessive de ces vallées, les eaux, les goêtres même sont communs à tous les enfants de ces peuples. Ils ne naissent pas cependant tous Cretins. Il en mourut un à Sion pendant le séjour que fit en cette ville M. le comte de Maugiron, de la société royale de Lyon ; on ne voulut point lui permettre de le faire ouvrir. Il s'est borné à examiner (apparemment sur le vivant) les deux sexes ; il n'y a rien remarqué extérieurement d'extraordinaire que la peau d'un jaune fort livide. Voyez VALLAIS. Ce détail est tiré d'un mémoire de M. le comte de Maugiron, dont l'extrait nous a été communiqué, et qui a été lu à la société royale de Lyon. (O)
adj. pris subst. (Histoire moderne) c'est ainsi qu'on appelle dans l'histoire, depuis le onzième jusqu'à la fin du treizième siècle, les gentilshommes et les soldats qui s'unissaient pour faire le voyage de la Terre-sainte, ou pour y combattre contre les infidèles. On les nommait ainsi d'une croix d'étoffe qu'ils portaient cousue sur l'épaule.
(Histoire moderne) c'est un lieu couvert à Constantinople où sont une infinité de boutiques, remplies de toutes sortes de marchandises, et surtout d'équipages pour les chevaux.
S. f. (Histoire moderne) endroit établi dans la plupart des cours et juridictions de France ; c'est là que les magistrats et autres gens de robe vont se rafraichir, après le long et pénible exercice de leurs fonctions.