(Histoire naturelle, Minéralogie) c'est ainsi qu'on nomme dans la Minéralogie l'opération par laquelle la nature combine un métal ou un demi-métal avec du soufre, ou avec de l'arsenic, ou avec l'une et l'autre de ces substances à-la-fais. Par cette combinaison l'aspect du métal est entièrement changé ; on n'y voit plus ni éclat, ni ductilité, ni malléabilité, en un mot le métal n'est plus reconnaissable, et la combinaison totale prend une forme entièrement étrangère au métal qu'elle contient. Alors on dit qu'un métal est minéralisé, c'est-à-dire qu'il est dans l'état de mine ou de minerai. C'est ainsi que l'argent qui est métal blanc, lorsqu'il est combiné avec de l'arsenic et avec une petite portion de fer, prend la forme d'un amas de crystaux rouges qui sont quelquefois transparents comme des grenats ; c'est ce que l'on nomme la mine d'argent rouge. Dans cette mine, l'argent et une portion de fer sont minéralisés avec l'arsenic. L'argent combiné avec une portion de soufre, devient une substance d'un gris-foncé, flexible comme du plomb, et si tendre, que l'on peut la tailler avec le couteau : alors on dit que dans cette mine l'argent se trouve minéralisé avec le soufre.
(Histoire naturelle, Minéralogie) ou vulgairement KAMINA MASLA. C'est ainsi que les Russes nomment une substance minérale onctueuse et grasse au toucher comme du beurre, qui se trouve en plusieurs endroits de la Sibérie, attachée comme des stalactites aux cavités de quelques roches, d'une ardoise noirâtre, chargée d'alun ; sa couleur est ou jaune ou d'un jaune blanchâtre ; ses propriétés font qu'en Allemand on a donné le nom de beurre fossîle ou de beurre de pierre (steinbutter) à cette substance. M. Gmelin parait être le premier qui l'ait décrite dans son voyage de Sibérie où il rapporte un grand nombre d'expériences qu'il fit pour s'assurer de ce qu'elle contenait. On ignore si on doit la regarder comme une efflorescence vitriolique ; mais il parait que c'est un composé d'acide vitriolique, de sel alcali minéral, de fer qui lui donne sa couleur jaune, et d'une matière grasse inconnue. Cette substance devient plus blanche lorsqu'elle a été exposée à l'air. Voyez Gmelin, voyage de Sibérie, pag. 459 du tom. III. (-)