S. f. (Chimie) c'est l'action d'un corps qui en conséquence de la chaleur qu'on lui applique, s'écarte rapidement et avec fracas, et qui est capable de l'imprimer à ceux qu'il rencontre ; ce qu'on appelle explosion : telle est l'action de l'or fulminant, de la poudre fulminante, de la poudre à canon, etc. La fulmination ne diffère donc de la détonation qu'en degré de force ; c'est une détonation portée à l'excès, soit par la nature du corps même qui détonne, soit par sa quantité ou par les obstacles qu'il rencontre ; toutes causes capables de changer l'une en l'autre. Ainsi le mélange qui fait les flux noir et blanc, détonne simplement ; de même que celui qui constitue la poudre à canon, pourvu toutefois que cette poudre soit en petite quantité et à l'air libre. Mais la poudre fulminante et l'or fulminant ne détonnent pas simplement ; en sorte que c'est à juste titre qu'on les a qualifiés de la sorte. Lefèvre a confondu mal-à-propos la fulmination avec la fulguration, outre qu'il en donne une définition fausse dans tous ses points. Voyez OR FULMINANT, POUDRE FULMINANTE, POUDRE A CANON, DETONATION, VAPEURS, EXPANSION. Article de M. DE VILLIERS.
S. m. (Chimie) les fourneaux dans lesquels le lapis calaminaris ou la calamine est cuite, ont un foyer dressé d'un côté d'un fourneau, et séparé du fourneau même par une division ouverte par en-haut, par où la flamme passe, chauffant ainsi et cuisant la calamine. Cette séparation est appelée le hem.
S. m. (composition) espèce de mastic de couleur brune, assez sec, dont les Caraïbes, ainsi que les Sauvages des environs de l'Orinoco, font usage pour cirer le fil de coton, et les petites cordelettes de pitte, qu'ils emploient dans leurs différents ouvrages : ils s'en servent aussi comme d'un enduit en le faisant chauffer, afin de le rendre liquide. C'est un secret parmi ces sauvages ; cependant, au moyen de quelques expériences que j'ai faites, le many ne me parait autre chose qu'un composé de parties à-peu-près égales de la résine de l'arbre appelé gommier, et d'une cire naturellement noire, provenant du travail de certaines mouches vagabondes, dont les essaims se logent dans des creux d'arbres. Voyez MOUCHES A MIEL de l'Amérique. M. LE ROMAIN.
S. m. aurum, sol, (Histoire naturelle, Minéralogie et Chimie) c'est un métal d'un jaune plus ou moins vif ; sa pesanteur surpasse non-seulement celle de tous les autres métaux, mais encore de tous les autres corps de la nature ; elle est à celle de l'eau environ dans la proportion de 19 à 1. L'or est fixe et inaltérable dans le feu, à l'air et dans l'eau ; c'est de tous les métaux celui qui a le plus de ductilité et de malléabilité ; quand il est pur, il est mou, flexible et point sonore ; les parties qui le composent ont beaucoup de ténacité ; lorsqu'on vient à rompre de l'or, on voit que ces parties sont d'une figure prismatique et semblables à des fils. Il entre en fusion un peu plus aisément que le cuivre, mais ce n'est qu'après avoir rougi ; lorsqu'il est en fusion, sa surface parait d'une couleur verte, semblable à celle de l'aigue marine ; dans cette opération, quelque long et quelque violent que soit le feu que l'on emploie, il ne perd rien de son poids.